Quand j'étais gamine, la journée de Noël se déroulait dans un ordre très précis, toujours le même. Ces rituels ajoutaient à l'excitation et à la magie ! Le 24 décembre, sieste obligatoire, du moins pour les plus jeunes dont je faisais partie. En fait je fais toujours partie des plus jeunes. On garde son rang de naissance à vie, forcément. Bref. Sieste obligatoire disais-je afin de tenir le coup pendant la messe de minuit. Et oui, à l'époque la messe de minuit était … à minuit. Et pas question de la louper, la fameuse cérémonie. Ni celle-là, ni les 51 autres de l'année d'ailleurs. Autant te dire que je pouvais réciter l’Évangile du jour de mémoire. Bref.


De retour à la maison, nous filions au lit pour éviter de croiser le Père-Noël, comme quoi religion et féerie ne font pas forcément mauvais ménage. Et le 25 au matin, nous nous levions aux aurores pour aller réveiller les parents et enfin pouvoir ouvrir tous nos cadeaux. Mais avant ça, encore une succession de rituels. Les parents entraient dans le salon avant nous, allumaient le sapin et attrapaient le petit Jésus (dans le tiroir de droite) pour le mettre à sa place, et mettaient LE disque des chants de noël, le même chaque année. Et quand je dis disque, je parle bien du vinyle, du 33 tours. Si tu ne vois pas de quoi je parle, c'est qu'il s'agit d'un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître. Et si tu ne comprends pas non plus la référence précédente, c'est que je suis un dinosaure par rapport à toi. Ça ne me rajeunit pas tout ça. Bref.


Une fois qu'on s'était extasié devant la crèche au grand complet (rapide l'extase, faut pas pousser non plus) enfin nous pouvions ouvrir nos cadeaux. C'était toujours un moment magique, des sourires sur tous les visages, des instants hors du temps. Cette fois l'extase n'était pas feinte. On admirait nos nouveaux jouets, ceux des frère et sœurs. Je me souviens d'une année ou nos parents avaient un énorme paquet. On croyait tous que c'était une nouvelle télé. En fait c'était encore mieux que ça, le père-noël était à la pointe de la technologie cette année-là. Il nous avait apporté un four micro-ondes. Si si, je t'assure, à l'époque c'était aussi hi-tech que l'I-Pad2 d'aujourd'hui.

Ensuite nous dévorions un super petit-déj, tous ensemble sur la grande table de la salle à manger. Pas dans la cuisine où on mangeait habituellement. On avait même droit à la jolie nappe et aux croissants sortis du four. Bref.



Une dizaine d'années plus tard, les rituels étaient toujours là, même si quelques changements dans l'emploi du temps étaient apparus. Nous avions désormais le droit d'ouvrir nos cadeaux au retour de la messe de Minuit. Le père-noël n'étant plus vraiment à l'ordre du jour dans nos esprits d'ados. Mais le cérémonial de la préparation du salon restait présent. La magie aussi. Le petit-déj du 25 étaient remplacé par un goûter d'après ouverture des cadeaux. Tous un peu endormis autour de la table, dégustant un chocolat chaud et des clémentines dont on faisait crépiter les peaux sur les bougies qui décoraient la table. Et aussi des madeleines et autres corn-flakes au chocolat qu'on avait préparé les jours précédents.

 

C'est dingue comme ces souvenirs restent là, intacts. Un peu comme le steak-frites du samedi midi, préparés par pôpa, qu'on mangeait au retour de l'école. Oui, à l'époque on allait aussi à l'école le samedi matin. Incroyable, hein ?!


Aujourd'hui nous sommes parents à notre tour. La magie, c'est dans les yeux de nos enfants qu'on souhaite avant tout la voir. Et j'avoue qu'à notre époque – oui je sais, je parle comme une vieille – les choses sont un peu plus compliquées. Les trois mois qui précèdent la fête, tout le monde se ligue pour éliminer toute trace de féerie. Les boites aux lettres regorgent de catalogues, la TV nous dégueule ses pubs de jouets aussi moches que stupides, les magasins nous sortent leurs père-noël factices … Après ça, comment veux tu que nos têtes blondes se mettent dans une ambiance enchanteresse ? Forcément qu'ils préparent leurs 10 listes hebdomadaires et qu'ils VEULENT avoir ci ou ça.

Je me plains mais j'ai de la chance. Choupette, en grande fan de loisirs créatifs et de bricolages en tous genre (la digne fille de ses parents en somme) prépare des étoiles pour le sapin, et moult dessins et montages pour faire des cadeaux de noël. Parce qu'il n'y a pas de raison que le père-noël soit le seul à faire des cadeaux !

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Quant aux rituels du réveillon, il faut faire avec ceux de la famille ajoutée (c'est plus jolie que famille adverse, non?). Et c'est bien de changer un peu les habitudes ! Et même que la messe de noël, parfois on la saute. Et même que ça fait pas mal. Moins que de rater la fondue et la bûche de noël de ma môman une année sur deux. Noël reste noël. Même si on passe plus de temps autour de la table pour manger que pour jouer. Surtout quand on a épousé le roi des cadeaux qui font plaisir. Et que les yeux de nos petits brillent de bonheur. Ou de fatigue, c'est selon. Ca fait toujours une bonne raison de leur faire un bon gros câlin...de noël bien-sûr !



A mon sens, la magie de noël se transmet. Un peu comme l'optimisme ou l’allégresse. Ça tombe bien, moi j'y crois fort à cette trêve de noël !

 

C'était ma participation aux bavardage-de-nanas.jpg

Et pour toi, noël c'est plutôt une parenthèse enchantée ou la pire des galères qui s'annonce ?

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