Alors que je voulais parler de moi la dernière fois, mes doigts ont dérapé sur ma fille. Enfin, sur mon clavier. Tu m'as comprise, j'ai fait une digression. J'ai parlé d'autre chose quoi. Comme si mes doigts avaient pris le commandement. Mais où va-ton, je te le demande ? Bref.

 

 

La veille de mon premier accouchementb

Non ne t'inquiète pas, je ne vais pas te raconter la naissance de ma fille, pas 6 ans après. Ne pars pas je t'en prie, reste un peu tu vas rire.

La veille de mon premier accouchement, disais-je, je n'avais pas vraiment en tête que mes nuits à venir allaient être trouées. Alors non, je n'avais pas grandi au pays de Candy. Bien sûr que je le savais, qu'un nouveau-né, ça se réveille la nuit. Mais mon cerveau avait soigneusement zappé cette information, l'avait mise de côté, dans un coin. Si bien que je ne m'en suis pas inquiétée à l'avance.

 

C'était un peu mon insouciance qui me permettait de faire le grand saut sans trop mesurer les conséquences de mes actes. En même temps, on a beau s'imaginer avec des gosses, on ne peut jamais mesurer l'ampleur de la vague qui nous attend. Une grosse vague émotionnelle d'abord. Une belle vague, devrais-je dire, avec son lot d'émerveillement, de contemplation et de fascination. Après seulement, dans mon cas, vint la première nuit. Celle où, dès le premier réveil du petit trésor qui dormait à mes côtés, je me suis pris le boomerang en pleine face.« Et ben oui ma cocotte, t'as signé pour ça aussi ! ».

 

 

 

Et bien en ce moment, c'est exactement le même phénomène qui m'arrive. Mon cerveau m'a encore fait le coup de l'impasse, et maintenant je me heurte à la réalité de plein fouet. Alors que je pensais en baver déjà suffisamment, j'ai ouvert grand mes deux yeux, et me suis rendue compte que ce n'était que le début. Que j'allais devoir m'armer de courage et de patience pour faire face à ce qui m'attendais.

 

 

Cette fois-ci, pour une fois, ce n'est pas mon cruel manque d'instinct maternel qui pèche. C'est même pire. Ben oui, ce fameux instinct, j'ai vite compris qu'il me faisait défaut. Je ne vais pas (encore) pleurer dessus. Mais là, moi qui pensais être plutôt bien lotie en matière d'organisation, force est de constater que je me suis fourvoyé. Vois-tu, en général j'anticipe beaucoup de choses, dont les corvées administratives. Sauf qu'en cette fin d'année scolaire 2012, je n'en vois pas le bout. Entre les inscriptions en primaire et maternelle, à la cantine, au périscolaire, au centre de loisirs, sans compter la rupture de contrat chez l'assistante maternelle pour l'aînée et le changement de contrat du second, avec toutes les décisions que cela suppose et qui ne sont pas encore toutes prises, je patauge.


Moi mon truc, c'est l'évènementiel ! Organiser une fête, un mariage (enfin le mien, c'était bien suffisant), un week-end en amoureux, ça je sais faire. Pas de problème, ça roule. Mais il faut dire ce qui est. Quand c'est moins festif et qu'en plus mes choix peuvent avoir des répercussions sur mes morveux, c'est moins joyeux (en plus ça rime !). Déposer ma fille à l'école le matin et arriver plus tard au taff, donc repartir plus tard le soir, ou la déposer au périscolaire où elle ira également le soir ? Telle est la question du moment.

 

 

Mais là n'est pas tout à fait l'objet de ma prise de conscience. Ce que j'ai surtout identifié comme la source de mes prochaines frustrations, c'est mon temps perso à moi, celui qui me permet de me ressourcer et de ne pas craquer, qui fondra, prochainement, comme neige au soleil. Et c'est pas comme si j'en avais à revendre, du temps libre. Cette période over-bookée me donne un petit avant-goût légèrement amer. Je passe mon temps à courir, à faire des listes pour ne rien oublier. C'est qu'en plus de la paperasse, il y a aussi tous les spectacles de fin d'année à préparer. Non pas que je sois un parent d'élève admirable qui donne un coup de main pour monter la fête de l'école. Même pas. Mais entre les répétitions de danse de Choupette, mes propres répétitions de théâtre (les deux événements ayant lieu le même jour, ô joie du calendrier), les mariages et autres réunions de famille du mois, tu comprendras que je ne touche pas terre. Bon, par contre tous ces moments à venir devraient quand même plutôt être des instants Milka. Et je pense que l'énergie déployée pour les mener de front ne fera qu'en développer la saveur et le plaisir. Il n'empêche que le boomerang est bien là.

 

 

Tu me diras, c'est bientôt l'été (oui, demain même, faudrait peut-être prévenir le soleil qu'il arrête d'hiberner, non ?), les plannings à gérer seront donc vite du passé et les costumes au fond du placard bien rangés. Effectivement. Mais j'ai décidé d'arrêter d'être naïve. Je sais bien que ce qui m'attend. Que tôt ou tard, comme la plupart des mamans que je connais et que je salue bien bas, j'aurais moi aussi mes multiples rendez-vous à assurer pour mes loulous. Dentiste, orthophoniste, orthoptiste, orthopédiste, et autres spécialistes en ortho ou en iste, et bien sûr sport, musique et/ou autres loisirs, j'imagine que mes mercredis ne resteront pas longtemps aussi cools qu'aujourd'hui. Je ne pourrais sans doute plus me payer le luxe d'une petite sieste sur le canapé, d'une balade au parc, d'une heure ou deux à bloguer. « Et ben oui ma cocotte, t'as signé pour ça aussi ! ».

 

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L'avantage c'est qu'occupé comme je le serai, j'aurai moins le temps de me poser des questions, non ? L'inconvénient c'est que j'aurais du mal à prendre sur moi pour être moins chiante...

 

 

Et toi, une pro du planning ou une abonnée des retards de paiement ?

 

 

C'était ma participation aux Etre mère de Babidji !

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